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La disparition du RSI, chronique d’une mort annoncée.

Perrine Athon-Perez • sept. 13, 2017

Le 5 septembre 2017, le Premier ministre Édouard Philippe a présenté le « programme gouvernemental pour les travailleurs indépendants ». La disparition du Régime Social des Indépendants (RSI), en est assurément la mesure phare. Attention toutefois à bien en mesurer les conséquences !

La « Nouvelle organisation de la protection sociale » est le point numéro trois du programme gouvernemental pour les travailleurs indépendants. Le document mis en ligne par le Gouvernement sur son site internet annonce l’adossement du RSI au régime général au 1er janvier 2018. A ce jour, la fin du RSI n’est pas encore établie dans l’ordre juridique. Les indépendants caressent pour l’instant l’espoir d’un avenir meilleur sur la seule base de la promesse que la mise à mort du RSI sera orchestrée dans le Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 (PLFSS 2018) et que le régime sera définitivement exterminé au 31 décembre 2019.
La disparition du RSI, chronique d’une mort annoncée.
En l’absence de plus de précision, nous nous garderons bien de commenter le futur système de protection sociale des indépendants dans cet article. Il faudra attendre encore quelques semaines pour avoir davantage de certitudes et de visibilité.

Il n’en demeure pas moins qu’il convient d’ores et déjà d’attirer l’attention de tous les assurés du RSI (artisans, commerçants, professions libérales, ..) sur ce qu’il ne faut ABSOLUMENT pas attendre de la disparition du RSI.

C’est un fait que le RSI fonctionne mal. On ne compte plus les affres que peuvent subir ses assurés, ceux que l’on appelle « les victimes du RSI ». Le Gouvernement lui-même les évoque dans son programme : « Appels de cotisations incompréhensibles, interventions d’huissiers injustifiées, dossiers de retraite traités dans des délais importants : la création du régime social des indépendants a été marquée pendant plusieurs années par de graves dysfonctionnements, notamment dans la conception des évolutions informatiques qu’elle supportait, qui ont fortement affecté les travailleurs indépendants. »

C’est un fait qu’en raison de l’accumulation d’années de dysfonctionnements graves, les TNS (travailleurs non-salariés) font preuve d’une méfiance accrue à l’égard de leur caisse de sécurité sociale.

C’est un fait que les tribunaux des affaires de la sécurité sociale sont encombrés par les contentieux inutiles qui opposent le RSI à ses assurés en raison de l’inertie de la Caisse et de ses nombreuses erreurs.

Néanmoins, il ne faut surtout pas en déduire que la disparition du RSI, quelle que soit la forme et le temps qu’elle prendra, suppose la disparition des dettes réclamées par le RSI. C’est une question qui nous est souvent posée, en tant qu’avocats : quelle conséquence de la fin annoncée du RSI sur mon litige avec lui ?

Notre réponse est invariable : aucune.

A ce jour aucune sorte de mesure d’amnistie n’est évoquée par le Gouvernement en faveur des personnes débitrices (à tort ou à raison) du RSI. Et qui connaît l’état des finances de la Caisse sait qu’il n’y en aura certainement pas…

Aussi, pour ceux qui sont en contentieux avec le RSI, que le litige soit au stade de la mise en demeure, de la contrainte délivrée par huissier ou du tribunal des affaires de la sécurité sociale, ne comptez pas sur les mesures annoncées par le Gouvernement pour y mettre un terme. Que vous soyez dans votre droit (et donc une malheureuse victime du RSI) ou pas, vous avez tout intérêt à prendre le problème à bras le corps le plus tôt possible et à régulariser ce qui doit l’être ou à saisir les juridictions compétentes.

Car, à ce jour - et ce n’est certainement pas l’annonce de sa disparition qui va inciter le RSI à améliorer cela- c’est encore bien souvent seulement la saisine d’une juridiction compétente qui permet de mettre fin aux agissements illégaux du RSI.
par Perrine Athon-Perez 22 mars, 2024
Dans la vie de l’entreprise ou du travailleur indépendant, il est fréquent de devoir fournir à ses clients une attestation de vigilance. En principe, celui-ci est obligé de la demander à son prestataire lors de la conclusion du contrat puis tous les 6 mois jusqu’à la fin de son exécution. On rappellera, à toutes fins utiles que cette obligation s’impose pour tout contrat d’un montant minimum de 5 000 €HT qui porte sur l’exécution d’un travail, la fourniture d’une prestation de services ou l’accomplissement d’un acte de commerce (contrats de production, de fabrication, de transformation, de réparation, de construction, de fourniture, de vente, de travaux agricoles, de prestations de services, matérielles, intellectuelles ou artistiques, de transport, de sous-traitance industrielle ou de travaux). On le sait, lorsque l’entreprise (ou le travailleur indépendant) est en litige avec l’URSSAF, il est fréquent qu’elle (il) se voit opposer par la Caisse un refus de délivrer une attestation de vigilance . Or cette situation n’est pas toujours normale . Trop d’entrepreneur l’ignorent mais le code de la sécurité sociale prévoit que l’URSSAF est tenue de délivrer l’attestation, même lorsqu’il y a un arriéré de cotisations non payées, dès lors que l’entreprise (ou le travailleur indépendant) en conteste le montant par recours contentieux. En somme, lorsque l’intéressé a porté son litige devant une juridiction, l’URSSAF n’a pas le droit de lui refuser la délivrance de l’attestation. Attention , il faut quand même prendre en compte deux points : Pour que l’attestation puisse être délivrée en cas d’impayé de cotisations, il faut que l’ensemble des cotisations impayées fasse l’objet d’un recours, et pas seulement une partie. Par ailleurs, lorsque l’entreprise (ou le travailleur indépendant) a fait l’objet d’une verbalisation pour travail dissimulé transmise au procureur de la République, l’attestation ne peut être délivrée tant qu’elle (il) n’a pas payé les cotisations et contributions dues suite au chiffrage résultant de la verbalisation pour travail dissimulé. Conseils : En cas de refus d’attestation de vigilance, il est vivement recommandé de demander au préalable à l’URSSAF le motif de ce refus. Il est en effet rarement donné d’emblée. Si l’URSSAF ne défère pas à cette demande de motivation ou s’il s’avère que le refus est motivé par des cotisations impayées discutées devant un tribunal judiciaire, il est possible de contester la décision de l’URSSAF en formulant un recours écrit qui peut être envoyé par lettre recommandé avec accusé de réception et/ou via l’espace en ligne de l’URSSAF. Enfin si l’URSSAF persiste à refuser de délivrer l’attestation, le recours peut être porté devant le tribunal judiciaire en ajoutant éventuellement une demande de dommages et intérêts pour le préjudice subi du fait du refus illégal. Attention, avant de saisir le Tribunal, il peut être utile de prendre conseil auprès d’un avocat pour vérifier les chances de succès de l’action et les modalités du montage du dossier. Droit applicable : Articles L243-15 du code de la sécurité sociale
par Perrine Athon-Perez 28 févr., 2024
Si un huissier vous a signifié une contrainte délivrée par l’URSSAF ou par un organisme social, vous devez réagir très vite. En effet, en cas de contestation de la somme réclamée dans la contrainte, vous disposez d’un délai de 15 jours pour faire le nécessaire. Dans ce délai, vous devrez : - Vérifier si la somme réclamée est fondée et suffisamment expliquée par la caisse. - Vérifier si, préalablement à la contrainte, l’URSSAF ou l’organisme de sécurité sociale vous a adressé une mise en demeure. - Vérifier si les cotisations réclamées ne sont pas prescrites. Si, vous décelez une ou plusieurs anomalies (d’après la liste énumérée ci-avant), vous avez tout intérêt à former une opposition à la contrainte. Cette démarche consiste à saisir le pôle social du tribunal judiciaire dont vous dépendez (en principe il est indiqué sur le courrier que l’huissier vous a remis) d’un acte de contestation de la contrainte. Une fois saisi, le recouvrement de la dette est suspendu jusqu’au jugement que rendra le tribunal judiciaire. Attention : l’opposition à contrainte doit être motivée sinon elle est irrecevable. Également, il faut bien penser à joindre une copie de l’acte remis par l’huissier. Conseils : o Il est vivement recommandé de former opposition à contrainte via une lettre recommandée avec accusé réception et d’en conserver une copie. Si l’huissier venait à poursuivre l’opération de recouvrement (via une saisie sur vos comptes par exemple), il vous faudra prouver que vous avez saisi le tribunal pour suspendre ses actions. o Une procédure devant le pôle social du tribunal judiciaire peut durer plusieurs mois voire plusieurs années. Dans certains cas, il peut être utile de tenter de régulariser la situation avec l’URSSAF en parallèle de la procédure d’opposition à contrainte afin de faire avancer la situation plus rapidement. o Une contrainte délivrée par l’URSSAF s’inscrit souvent dans une situation de conflit plus large avec l’organisme. Les délais de prescription en matière de recouvrement de cotisations sociales sont facilement prorogeables et des sommes, mêmes très anciennes, peuvent peut-être encore vous être réclamées. Afin d’éviter d’aggraver la situation, par les majorations de retard notamment, il est vraiment préférable d’opter pour une stratégie d’assainissement en procédant à un examen global de celle-ci. Plus vous repoussez les échéances, moins vous avez de chances, à terme, d’obtenir des remises de pénalités ou des délais de paiement si nécessaire. Droit applicable : Articles L244-9 et suivants du code de la sécurité sociale Articles R133-3 et suivants du code de la sécurité sociale Cour de cassation, chambre civile 1, 28 septembre 2016, N° de pourvoi: 14-29776
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